Degas, la danse et l’opéra

L’opéra fut pour Edgar Degas un véritable laboratoire d’expérience où il va reprendre un même motif, une même thématique, avec différents points de vue, représenter les danseuses sous différentes angles. Ce lieu est le point central, le point de convergence de tous ces travaux à partir du milieu des années 1860 et jusqu’à la fin de sa carrière.

Degas est issu d’une famille bourgeoise aisée, son père banquier apprécie l’art et la musique. Auguste de Gas tient un salon musical qui propage un goût pour la musique ancienne : Bach, Gluck ou encore Rameau. Degas va fixer l’image de ces lundis dans un tableau conservé au musée d’Orsay où on voit son père les mains jointes, écouter attentivement le ténor espagnol Lorenzo Pagans.

Degas connaîtra deux opéras à Paris, celui de la rue Le Peletier, détruit en 1873 par un incendie, puis le Palais Garnier, à partir de 1875. L’artiste va rester très attaché à l’image de l’opéra de la rue Le Peletier, construit en 1820-1821. L’acoustique de la salle était très bonne. Degas ne se plait pas au Palais Garnier avec sa profusion de décors, le luxe des foyers. C’est aussi l’incarnation du Second Empire qu’il déteste farouchement. Néanmoins, Degas fréquentera régulièrement jusqu’à sa mort l’édifice de Charles Garnier.

Après avoir représenté des scènes d’opéra, Degas commence à peindre ses premières classes de danse. Il ne s’agit jamais d’un lieu précis, même si quelques détails permettent d’identifier l’opéra de la rue Le Peletier comme les fenêtres cintrées et les pilastres de marbre. Les danseuses sont accompagnées des maîtres de ballets Jules Perrot et Louis Mérante. Cependant, il ne s’agit en aucun cas d’un reportage documentaire. Degas n’a probablement jamais assisté à un cours de danse ou à une répétition. Néanmoins, ces oeuvres lui permettent d’avoir un certains succès et surtout une clientèle friande de ce type d’oeuvre ce qui lui vaut le surnom de « peintre des danseuses ».